Découvertes

Drag Attack : sois fabuleuse chérie

Publié le 10/07/2023

Drag Race France, c’est reparti pour une saison 2 de folie dès le 30 juin sur France 2 ! Strass, paillettes, faux-cils et coup de sac à main, le concours de la meilleure drag queen française chapeauté par les impayables Daphné Bürki, Kiddy Smile et Nicky Doll promet d’être riche en émotions. L’occasion pour nous de revenir sur la scène drag lyonnaise qui n’a jamais été aussi active… lipstick les filles !

Elles sont de retour sur vos écrans : le faux-cil altier, le talon aiguille affuté, la paillette aguicheuse et la gouaille affirmée, les drags queens vont faire leur show ! A Lyon, elles se nomment Fleur Von Lear, Reine Mayre, Goldie Taylor ou Frenesy la Frenesy et se regroupent désormais en collectif (presque en syndicat !) : les Dragones, le Consoeurtium, les 12 travelos d’Hercule. Derrière ces pseudos quasi hollywoodiens, se cachent les nouvelles reines de la nuit lyonnaises et vous les avez déjà certainement croisées au Sucre, au Heat, chez Baston ou au Transbordeur, juchées sur leurs talons aiguilles vertigineux et drapées dans des kilomètres de satin. Drôles et piquantes, extraverties, extravagantes, elles insufflent une touche de glamour, d’impertinence voire de scandale aux soirées lyonnaises. L’origine du phénomène ? Indiscutablement, le succès des soirées Garçons Sauvages portées par l’indétrônable diva Chantal la Nuit et son collectif Plus belle la nuit qui secoue la vie nocturne lyonnaise depuis 10 ans. Et vous ajoutez à cela une nouvelle génération LGBTQI+ désormais plus active, plus militante et une forte envie de faire la fête, décomplexée et transgressive ! Pour la première fois, la baby drag Kitty Space originaire de Lyon défendra les couleurs de la ville lors du show. 

Drag … Queen, so what ? 

Pour ceux/celles qui auraient hiberné depuis 30 ans, une drag queen est un performer qui s’approprie les codes de la féminité jusqu’à l’outrance (maquillage, coiffure, posture…) et laisse sa formidable créativité s’exprimer lors de shows décalés mêlant mode, humour, sketch, danse ou chant. Drag pour « dressed as a girl », soit « habillé en fille ». Ambiance survoltée garantie ! Phénomène importé des USA grâce à des icônes comme Ru Paul ou Susanne Bartsch, elles se font vraiment connaitre en France à l’orée des années 1990 à Paris lors des mémorables soirées Extravaganza dans les mythiques night-clubs du Boy, au Palace, aux Folie’s Pigale et plus tard au Queen. A Lyon, les débuts s’opèrent au légendaire club Factory dès 1991/92, au Triangle Palace et à la Petite Taverne avec  des personnages ambigus  comme Sofia, Uma, Claire ou Brett. Archanges du glamour ou de l’underground, elles sont désormais partout, des plateaux TV branchés d’Ardisson aux podiums fashion de Mugler ou Gaultier. Et même au cinéma avec Pédale Douce, le film de Gabriel Aghion en 1996. Puis, comme d’habitude, le phénomène se démocratise pour finalement s’essouffler : on les retrouve non stop  dans son canap’ à la télé, chez Evelyne Thomas dans  C’est mon choix ou chez Laurence Boccolini pour Le Maillon faible. Le début de la fin… jusqu’en 2009 où la célèbre drag américaine Ru Paul réveille le phénomène avec son émission de téléréalité culte, Ru Paul’s Drag Race. « Rise like a Phoenix » chante Conchita Wurst… Succès planétaire, le concours compte déjà 15 saisons au compteur ! L’adaptation française a sacré la truculente Paloma l’année dernière lors de la première saison. L’artiste devient d’ailleurs la personnalité LGBTQI+ de l’année. Alors quid de cette nouvelle édition ? Comme le dit si bien le slogan de l’émission : « Une seule sera la reine ! » 

Par Yvo Deprelle