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Les noms de rue les plus insolites de Lyon

Publié le 05/03/2024

Si certaines rues rendent hommage aux grands noms de l'histoire lyonnaise (de Louise Labbé à Antoine de Saint-Exupéry), certaines autres ont des noms bien mystérieux qui ne manqueront pas de vous faire sourire au détour d'une balade urbaine. Voici notre sélection des noms de rue les plus insolites de Lyon.

1. La rue de la Quarantaine

Située dans le 5e arrondissement, elle forme une parallèle à la Saône en reliant la rue Saint-Georges à la montée de Choulans. Plusieurs hypothèses s'affrontent sur l'origine de son nom, mais la plus couramment admise remonte au XVe siècle. En lieu et place du tunnel de Fourvière, l'hôpital de la Quarantaine accueille alors les pestiférés placés en isolement dans une version moyenâgeuse des récents confinements.

2. La rue de la Gerbe

Pouah ! Voilà un nom qui sent un peu trop les excès de boisson et de table ! Mais non, vous faites fausse route… Entre Cordeliers et Saint-Nizier, dans le 2e arrondissement, cette jolie rue tranquille relie la rue Gentil à la rue de la Poulaillerie. Avec sa belle rangée d'arches et ses deux statuettes de Vierges en angle de rue, elle existe depuis le Moyen Âge. Au n° 31 se trouvait jadis une auberge réputée, la Gerbe d'Or. En 1927, une boulangerie s'y est installée reprenant le nom et l'enseigne : trois garçons en train de mettre le blé en gerbe.

3. La rue des Quatre-Chapeaux

Courte et rectiligne, cette voie de la Presqu'île relie les rues Tupin et Thomassin. Elle a changé de nom à plusieurs reprises : qualifiée de rue Raisin puis de Cornemuse, elle est devenue la ruelle Ferrandière, la rue Grenouille puis la rue des Chapeliers et enfin, celle des Quatre-Chapeaux, du nom d'une enseigne d'hôtellerie jadis implantée là. Bordée d'immeubles du XIXe, elle abrite aujourd'hui commerces, restaurants, bars et sex-shop. Mais point de chapelier.

4. La rue des Trois-Artichauts

Située sur l'ancien tracé de la voie romaine de Narbonne, cette rue du 5e arrondissement de Lyon relie Debrousse à la montée Saint-Laurent et se caractérise par son étroitesse. Son nom, à l'évocation potagère, viendrait d'une auberge aujourd'hui disparue, réputée pour ses dîners champêtres. Son enseigne affichait alors trois artichauts. C'est là, en plein cœur du quartier Saint-Irénée, au n°15, que vécut le peintre lyonnais Adolphe Appian. Certains racontent aussi que c'est dans cette rue que furent découverts les ossements du mammouth de Choulans.

5. La rue du Gazomètre

Tracée au milieu du XIXe siècle, dans le 3e arrondissement, la rue du Gazomètre débute rue Paul-Bert, traverse la rue des Rancy, et aboutit au croisement des rues Duguesclin et Villeroy. Elle porte le nom de l'usine à gaz qui s'y trouvait jadis. Doté d'un immense réservoir surmonté d'une cloche, le gazomètre stockait alors le gaz de ville produit par distillation de houille, assurant l'éclairage de la ville de Lyon et l'alimentation en gaz de la Guillotière.

6. la rue des Macchabées

Etroite et tortueuse, cette rue du 5e arrondissement de Lyon relie Trion à Saint-Irénée et n'a, malgré son nom, rien de lugubre. Pas de cadavre ni de faucheuse dans son histoire. La rue tient son nom de la première église Saint-Just dédiée aux sept frères Macchabées, martyrs du IIe siècle av. J.-C. Alors principale rue du quartier, elle reliait les églises Saint-Just et Saint-Irénée, permettant les processions de l'une à l'autre. Pas tout à fait l'idée qu'on s'en faisait pour un bon Halloween !

7. La rue du Bât-d'Argent

Cette rue du 1er arrondissement relie la rue Edouard-Herriot au quai Jean-Moulin, traversant la rue de la République en longeant le lycée Ampère.
Au Moyen Âge, cette ruelle puante portait le joli nom de Pet-Estroit. A la fin du XVIIe siècle, on la rebaptise du nom d'une enseigne en argent de bourrelier. Elargie et modernisée au XVIIIe siècle, elle serait aussi le berceau de la papillote, l'apprenti de monsieur Papillot, chocolatier, imaginant pour l'élue de son coeur des chocolats enveloppés dans des mots doux... Stendhal y séjourna en 1837, alors qu'Alphonse Daudet vécut au n°29 de cette rue. 

8. Place de la Baleine

Dans le Vieux-Lyon, la place de la Baleine, parallèle à la rue Saint-Jean, dessert la rue de la Baleine et celle des Trois-Maries.
Selon la légende, son nom ferait référence à des morceaux de squelette de baleine retrouvés sur le site. Dans ce petit coin du 5e arrondissement, peu de choses ont changé en 500 ans : même place, mêmes maisons typiques de l'architecture Renaissance, mais point de port de la Baleine qui a entièrement disparu, tout comme les restes du cétacé. 

9. Rue Bouteille

Au coeur du 1er arrondissement, la rue Bouteille, en pente douce, est coupée par la rue Tavernier (on a de l'humour à Lyon !) et la rue Pareille (certains voient double après avoir abusé de la bouteille !) Attesté depuis 1680, son nom viendrait d'une enseigne d'auberge ou de cabaret. Au n°14, Mme Dumoulin, résistante, fut arrêtée et déportée par les Allemands en mai 1945. Son adresse leur servit ensuite à piéger les résistants. 

10. Rue des Marronniers

Cette étroite rue piétonne bordée de restaurants s'étire en Presqu'île, entre la place Bellecour et le quai Gailleton, reliant la rue de la Barre à la place Antonin-Poncet.
Vu sa faible largeur, on serait bien en peine d'y trouver des arbres : tous ont été abattus au XVIIIe siècle lors de la construction des bâtiments qui bordent la face est de la place Bellecour, dont une belle rangée de marronniers. 

11. Rue du Boeuf

Au coeur du Vieux-Lyon, cette ruelle pavée et piétonne relie la place du Petit-Collège aux rue Tramassac et de la Bombarde, et à la montée du Chemin-Neuf. Bordée de très belles maisons Renaissance des XVIe et XVIIe siècles, c'est la rue de France comptant le plus de restaurants étoilés avec trois adresses : Jérémy Galvan, la Cour des Loges et Au 14 Février.
Son nom est lié à la statuette de boeuf (qui est en fait un taureau !) ornant une niche, à l'angle de la place Saint-Jean. C'était jadis la propriété du médecin Louis Thorel, anobli en 1897 pour son dévouement pendant la grande peste, et dont le taureau ornait le blason.

12. Rue des Forces

Rien à voir avec la puissance herculéenne d'un quelconque champion. Située dans le quartier des Cordeliers (Lyon 2e), cette rue étroite va de la rue du Président-Edouard-Herriot à la rue de la Gerbe et tient son nom d'une enseigne qui représentait des forces, une sorte de ciseaux utilisés en couture et en broderie pour couper des fils ou des tissus.