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Jules Niang : Petit Ogre

Portrait de Jules Niang chef de Petit Ogre - Susie Waroude
Par Marine
Publié le 24/02/2023

A l’initiative de quatre fermes en Afrique de l’Ouest, le chef franco-mauritanien Jules Niang propose, depuis 2013, une cuisine de contraste à l’âme voyageuse.

« Je suis Mauritanien. Je suis né au bord du fleuve Sénégal dans le village de Rosso », confie Jules Niang. Le chef de Petit Ogre, autodidacte est arrivé à Nice en 2004. Il se destine alors à une carrière dans les sciences politiques : « La cuisine était un job d’étudiant mais finalement je ne l’ai jamais quitté ». Après plusieurs expériences dans la restauration, le jeune homme envisage d’ouvrir, avec son cousin, une adresse à Paris. Le projet ne voit pas le jour et Lyon se présente comme « une évidence ». « J’ai eu un véritable coup de cœur pour cette ville, cosmopolite, jeune et dynamique ; bordée par un fleuve, comme ma ville natale. J’aime l’audace de la cuisine lyonnaise ». Le Petit Ogre ne pouvait naitre qu’ici.

Dix ans plus tard, sa table a été primée aux Trophées de la Gastronomie en 2022séduisant un public lyonnais réputé connaisseur. La cuisine des mères d’ici n’est pas sans lui rappeler son enfance et ses racines. « Comme la cuisine africaine, la cuisine lyonnaise a l’art de sublimer des produits simples et peu nobles ».
 sa table, Jules Niang propose donc une cuisine de contraste, loin de la cuisine fusion, où chaque identité s’exprime : « j’aime faire dialoguer mon terroir d’origine et celui de Lyon pour créer un véritable voyage culinaire. Il n’y a pas de limite car l’inspiration est immense. »

Jules Niang en cuisine de Petit Ogre

Un pas de deux gustatif qui l’a conduit à imaginer le projet Olel (« écho » en langue peule) et à créer, sur près de 50 hectares, quatre fermes « intégrées » en Afrique de l’Ouest : « il s’agit de véritables lieux de vie où les populations produisent ce qu’il leur faut pour se nourrir ». Les cultures twistent aussi la carte du restaurant et la gamme de condiments-maison du chef, Mäayo, mix franco-africain aux parfums bissap-pistaches, cacahuètes-basilic, tamarin-noisettes…  « Un travail d’écho entre ici et là-bas. »

J’aime faire dialoguer mon terroir d’origine et celui de Lyon pour créer un véritable voyage culinaire.

Bio express

2004: Arrivée en France, à Nice 
2010 : Installation à Lyon
2013 : Ouverture du Petit Ogre 
2020 : Création des fermes intégrées et d’un éco-village en Afrique de l’Ouest 
2021 : Lancement de la gamme Mäayo