Mamadou Dia et Guillaume Cegarra : La cuisine de Moudéry

Je suis né au Sénégal et je suis venu ici pour étudier, raconte Mamadou Dia. [...] « Quand on quitte l’Afrique, c’est pour faire de longues études. Je faisais un peu d’extras en cuisine, j’aimais ça mais je n’osais pas le dire au début… » Il choisit néanmoins un bac pro cuisine au lycée Rabelais de Dardilly. C’est là qu’il rencontre Guillaume Cegarra. Après leurs études, les deux jeunes hommes travaillent dans plusieurs restaurants gastronomiques, notamment à Cour des Loges. En 2020, à la faveur du Covid, ils commencent à proposer des plats sénégalais à emporter. Très vite, les commandes affluent grâce aux réseaux sociaux. « On faisait de la livraison avec nos petites voitures », sourit Guillaume. Ils testent ensuite leurs recettes au Heat, ce qui leur permet « de peaufiner leur offre ». La Cuisine de Moudéry, clin d’œil au village natal de Mamadou, était née. En 2023, le duo ouvre une première adresse à Villeurbanne, suivie d’une deuxième à Tassin-la-Demi-Lune et, depuis peu, d’une troisième en Presqu’île.

Quand on dit street food, les gens pensent souvent malbouffe, mais c’est l’inverse, c’est une culture ; et ici, tout est fait maison, avec des produits frais.

De Moudéry à Lyon

« On travaille une cuisine assez simple, assez traditionnelle. On a peaufiné le concept pour attirer autant des Sénégalais que des gens qui ne connaissent pas cette cuisine », explique Guillaume. Résultat ? Une street food sénégalaise riche en saveurs, en couleurs et en épices avec thiéboudienne (plat national sénégalais, à base de riz, de poisson et de légumes), poulet mafé (autre spécialité ouest-africaine à base de viande et de sauce arachide), ou acras aux haricots à l’œil noir, le tout accompagné de frites de patate douce et de bissap, fameuse boisson aux fleurs d’hibiscus. « Quand on dit street food, les gens pensent souvent malbouffe, mais c’est l’inverse, c’est une culture ; et ici, tout est fait maison, avec des produits frais », souligne Mamadou. Chez eux, les plats sont délicieux mais également accessibles (avec des bowls à partir de 9,90 €) et consistants (avec deux tailles de bowls) car « la street food sénégalaise est gourmande et généreuse », insiste Mamadou. En parallèle, les deux amis ont également lancé Nio Far (« on est ensemble » en wolof). Une ligne de vêtements et d’accessoires solidaires. Pour chaque pièce vendue, un euro est reversé à l’association Grands Frères et soeurs qui soutient les enfants en situation de handicap au Sénégal.

BIO EXPRESS :
- 2009 : Arrivée de Mamadou à Lyon pour ses études.
- 2023 : Ouverture du restaurant de Villeurbanne.
- 2024 : Ouverture du restaurant de Tassin-la-Demi-Lune.
- 2025 : Ouverture du restaurant des Cordeliers.