Bouger Voyage dans la métropole

Villeurbanne, bouillon de culture urbaine

Les Gratte-Ciel de Villeurbanne © Gilles Michalet
Laurence Papoutchian
Par Marie
Publié le 24/10/2022

On entend parfois que Villeurbanne est le « 10e arrondissement de Lyon ». L’effervescente commune « capitale française de la culture 2022 », mérite pourtant le voyage à elle toute seule.

À l’origine, Villeurbanne est un village. Elle tient d’ailleurs son nom du latin Villa Urbana et d’une ferme datant de l’époque romaine. Au XIXe siècle, les industriels y posent leurs valises et leurs usines, façonnant durablement la ville.
Du magnifique et utopique ensemble architectural des Gratte-Ciel, imaginé pour faire face à la croissance démographique, à la cheminée d’une ancienne usine sublimée par l’artiste italien Felice Varini, au parc du Centre, en passant par la magistrale usine hydroélectrique de Cusset, installée sur le canal de Jonage à la fin du XIXe siècle, il vous suffit d’ouvrir l’œil pour apprécier le passé industriel de la ville. Un patrimoine aujourd’hui réenchanté, doublé d’un tissu culturel d’une richesse rare.

Le TNP, centre dramatique national, trône ainsi fièrement face à l’hôtel de ville, œuvrant depuis sa création à la démocratisation du théâtre. Y siègent aussi le Transbordeur, salle de spectacle inaugurée en 1989 par la venue de New Order (excusez du peu !) ; l’Institut d’art contemporain (IAC) abrité dans une ancienne école ; le Pôle Pixel, centre d’activité et de création dans le domaine de l’audiovisuel qui prend place sur la friche des Grands Moulins ; les ateliers Frappaz ; le Centre national des arts de la rue et de l’espace public ; ou encore l’Urdla, centre international estampe et livre...

Avec tout ça, pas étonnant que Villeurbanne ait été désignée « capitale française de la culture 2022 ». Ce qui ne l’empêche pas d’être une grande sportive, connue de tous comme le fief de l’Asvel, club de basket mythique dirigé par le quadruple champion NBA Tony Parker ; ou d’abriter le méconnu parc de la Feyssine, formidable contre-pied au très discipliné parc de la Tête d’Or de Lyon 6e, le lieu étant un sanctuaire de nature préservée. On y entend les oiseaux chanter et les castors grignoter du bois...

Flâneries modernes

Pour arpenter Villeurbanne avec des yeux nouveaux, seul ou en famille, jetez un oeil sur la programmation du Rize.
Le lieu s’intéresse à la « mémoire ouvrière, multiethnique et fraternelle » à travers visites guidées, lectures, projections, 
rencontres…

Friches en mouvement

Qui dit passé industriel dit friches à réinventer. Sur celle des Gratte-Ciel, La Ferme des Artisans expérimente la ville de demain : potager urbain, containers accueillant des artisans, cantine anti-gaspi... Vous pourrez y manger, participer à des ateliers, prendre un cours de jardinage et faire du shopping à forte valeur ajoutée. À La Rayonne, tiers-lieu installé dans L’Autre Soie, découvrez aussi Micro-Folie, musée numérique qui donne accès aux collections d’une douzaine de grandes institutions (Centre Pompidou, musée d’Orsay, Louvre, Opéra national de Paris...).

Se faire une toile

Créé en 1920 par Marius Meunier-Rivière, charcutier de métier, l’emblématique cinéma Le Zola s’appelle alors Le Family. En 1980, c’est l’Association pour le cinéma qui prend la direction du lieu, chéri des Villeurbannais. En 2021, pour fêter ses 40 printemps, le Rize y expose photographies et affiches. À découvrir jusqu’au 19 décembre.

Le Zola © DR

Boire une bonne bière ?

Et pourquoi pas à la première microbrasserie de Villeurbanne ? Voici la Brasserie de l’Amour, à deux pas du Totem. Alix et Aymeric (en photo), amis d’enfance, y proposent sur leurs huit becs, quatre bières réalisées sur place. Du côté de Gratte-Ciel, même passion des bonnes choses au Bieristan avec une belle sélection de bières artisanales locales.

Brasserie de l'Amour © DR

Où manger ?

Depuis le 7 septembre, Émilie Bonnanfant, qui partageait déjà sa cuisine familiale et conviviale à L’Appart des Frangines, redonne vie à la brasserie du TNP : L’Aparté. « Ce lieu est très solennel, je voulais qu’il ait une vraie identité, une vraie âme. » Bingo. Quoi de mieux qu’une bonne blanquette de veau pour réchauffer les cœurs ?

L'Aparté © DR

Où chiner ?

S’il y a une bonne raison de mettre son réveil très tôt un jour de week-end, c’est de prévoir une virée aux Puces du Canal, deuxième plus grand marché du genre en France ! Pas matinal ? Préférez une visite chez Les Phares Jaunes x Little Meubles, garage-brocante où cohabitent autos et motos anciennes, mobilier et petite déco chinée.

Les Phares Jaunes et Little Meubles 
79 rue Alexandre-Boutin
lespharesjaunes.com 
littlemeubles.com
Les Puces du Canal  © Yanis Ourabah