Bouger UN JOUR AVEC

Un jour avec un jockey

Publié le 22/08/2023

À la fois jockey et entraîneur, Yoann Bonnefoy cumule les casaques depuis le centre d’entraînement de Chazey-sur-Ain. Récit d’une vie à 100 à l’heure.

Il faut se lever de bonne heure pour voir Yoann et son équipe s’affairer autour des destriers. En été, c’est à cinq heures du matin que démarrent les hostilités. Jusqu’à 11 heures, les chevaux sont sortis à l’entraînement, en vue de les préparer physiquement pour les courses. « Nous montons environ 5 chevaux chacun », raconte Yoann. Après avoir nourri les équidés et nettoyé les écuries, il faut souvent repartir sur les coups de midi pour aller courir à Paris, Marseille, La Teste… « Quand nous faisons une course à Lyon, c’est plus reposant », plaisante-t-il à moitié tant la vie sur les champs de course ressemble à un film en accéléré. L’après-midi, un jockey peut monter jusqu’à huit courses ! « Et comme celles-ci ont lieu de plus en plus en soirée, on se retrouve à faire le trajet inverse la nuit », poursuit-il. Autrement dit, le repos est de courte durée puisque le lendemain, rebelote ! 

Les jockeys sont-ils des extra-terrestres ?

« C’est sûr qu’il faut tenir mentalement et physiquement. Il y a finalement plus de contraintes que d’avantages », concède-t-il, avant de lister le tiercé gagnant du job : « dans ce métier il faut aimer profondément les chevaux et la vitesse, avoir l’esprit de compétition. C’est une drogue dans laquelle on tombe jeune ». C’est à 16 ans seulement que Yoann a mis le pied à l’étrier pour sa première course. C’était il y a 14 ans. Comme celle d’un sportif de haut niveau, la carrière d’un jockey est souvent courte : entre le régime strict pour conserver un physique sec, les déplacements à répétition et les accidents fréquents, il est rare que les cavaliers tiennent la corde jusqu’à 50 ans, même si cela arrive. 

Il y a cinq ans, Yoann a fait une très mauvaise chute ce qui l’a poussé à accélérer sa reconversion : « je monte encore en course, mais je vais bientôt basculer à 100 % en tant qu’entraîneur ». Son objectif sera alors de faire grandir des cracks mais aussi de former la nouvelle génération de jockeys. Avant qu’il ne range définitivement ses bottes au vestiaire, venez donc le voir concourir sur l’un des deux hippodromes de Lyon, La Soie et Parilly où se tiennent chaque semaine des courses de trot et de galop, de plat, d’obstacles ou de sulky.

Pour aller plus loin

Pour (re)découvrir le monde des courses, rendez-vous le 24 septembre à Parilly à l’occasion de la journée Hippodrome en Fête. Au programme : huit courses, des tours en voiture suiveuse sur inscription, une visite des coulisses, des baptêmes de poney,  des jeux pour les enfants… Entrée : 5 euros pour les adultes / 3 euros pour les étudiants / gratuit pour les – 18 ans.

Par Paulina Jonquères d’Oriola