Le pouvoir des fleurs

À Lyon, l’amour des fleurs ne date pas d’hier. Dans l’ancienne capitale mondiale de la rose au XIXe siècle, le motif, tissé par les canuts, contribuera aussi très largement à l’essor de la soierie lyonnaise… avant de passer de mode. Pour mieux revenir !

Voilà plusieurs saisons en effet que les fleurs ne se contentent plus d’attendre les visiteurs au parc de la Tête-d’Or. Exhumées des archives de grandes maisons ou remises au goût du jour, elles se plantent désormais sur nos murs, remplissent nos assiettes au sens propre comme au figuré, poussent librement dans nos penderies. En déco comme dans les pots, les voilà libérées des anciennes convenances, prêtes à jouer les romantiques ou à ensauvager le quotidien. « Ce retour au végétal et à la nature, à porter sur soi, à faire soi-même, je le vois comme une recherche d’équilibre pour la citadine que je suis. J’ai l’impression que la nature rassure, temporise, donne de la joie, tout simplement », analyse Stéphanie Kry, fondatrice de L’Amour te va si bien, spécialiste des techniques d’impression végétale.

Imprégner nos intérieurs de la délicatesse de la nature

Si l’on est tout à fait honnête, la tendance florale n’a jamais vraiment fané, tant dans la mode que dans la déco. Là où il y a du nouveau, c’est que le motif se greffe aujourd’hui sur des matières ou des formats inattendus. Exemple avec les bouquets en papier de Flowrette, les arbres spectaculaires de Maison Arbusta et les étonnantes fleurs artificielles de la Lyonnaise Claire Ginestoux. « La tendance Flowercore s’inscrit dans la continuité de l’engouement pour tout ce qui est floral observé ces dernières années, que ce soit avec les fleurs séchées, les végétaux naturalisés, le retour de la fleur française chez les fleuristes ou les nombreux ateliers de composition florale. C’est une attention nouvelle qui est portée à la fleur et au besoin d’imprégner nos intérieurs de la délicatesse de la nature », commente la créatrice. Ce que confirme Perrine Xavier, fondatrice de Brontie : « Dans nos ateliers de fleurs séchées, nous parvenons à attirer un public large qui n’est pas habitué à s’offrir des fleurs fraîches. »

Reste que fraîche ou séchée, l’important c’est de privilégier les produits locaux, 85 % des fleurs consommées en France étant malheureusement importées. Voilà pourquoi, pour cueillir la nouvelle génération (et pas que), Brontie ne propose que des fleurs françaises, idéalement régionales, qu’elle livre à vélo. Du soft flower power qui fait du bien au moral 
et à la planète.

Do it yourself soyeux

Savoir-faire bien lyonnais prisé des grands couturiers du XXe siècle, la peinture sur soie fait son show dans les ateliers des soieries Brochier. Guidé par une dessinatrice, découvrez les rudiments de la technique et créez votre propre carré de soie personnalisé en trouvant l’inspiration dans la nouvelle collection Brochier, hommage aux œuvres de Mucha mêlant figures féminines, motifs floraux et ornements. 

© Vincent Jeannerot

Spécimens rares

On ne présente plus les célèbres aquarelles botaniques de Vincent Jeannerot, déclinées sur du linge de maison, des pochettes, des affiches, des papiers peints et des bougies. 
À savoir : l’artiste propose aussi des stages pour les débutants ou les confirmés. 

Stage d’une journée, 140 €
vincent-jeannerot.fr

Beautés éternelles

© Flowrette

Imaginez une fleur qui ne fane jamais ? C’est la promesse des créations de Flowrette qui réalise de superbes bouquets de fleurs en papier mais aussi des bougies, des kits DIY pour réaliser des herbiers et des bouquets de fleurs séchées ou stabilisées. 

À partir de 8 € la tige de fleur séchée.
flowrette.com

Bouquets de saison

© Brontie

Bye bye le Vieux-Lyon, l’atelier Brontie, fleuriste écoresponsable, est de retour en Presqu’île avec un concept inchangé. Les fleurs, fraîches et séchées, sont toutes françaises et de saison, disponibles sur abonnement et lors de nombreux ateliers DIY.

Sculpture végétale

© Maison Arbusta

Pour Anne-Sophie Bréband, l’arbre est « symbole d’équilibre et de vie ». Chez Maison Arbusta, elle le réinterprète en version très contemporaine travaillant des végétaux stabilisés (100 % naturels) qu’elle assemble à la main pour réaliser des branches et des arbres d’intérieur d’une grande poésie.

À partir de 250 € la branche. 
maisonarbusta.com

Belles en soie

© Chloé Lapeyssonnie

Avec ses fleurs en soie, Claire Ginestoux a redonné ses lettres de noblesse à la fleur artificielle, au mieux oubliée, au pire classée comme désuète. Modernisée dans la couleur et la forme, la voilà prête à éclore partout dans la maison. 

38 € à l’unité, bouquets sur mesure à partir de 250 €, location possible. 
claireginestoux.fr

Le nom de la rose 

© DR

La roseraie de Saint-Clair compte aujourd’hui près de 130 espèces, ce qui lui vaut d’être labellisée collection botanique nationale. Pour découvrir ce jardin des roses du monde, faites un détour par Caluire-et-Cuire, pour une visite libre au bord du Rhône, ou installez-vous confortablement dans votre fauteuil préféré avec l’ouvrage du même nom de Maurice Jay. 

La Roseraie de Saint-Clair, de Maurice Jay, éditions Libel, 45 €.

Délicatesse

© Floriane Celle

Pour réaliser teintures murales, grands foulards en soie, kimonos et chemises, Stéphanie Kry utilise exclusivement des méthodes de teinture végétale et des tissus aux fibres naturelles. La nature le lui rend bien : d’un grand raffinement, ses créations ont le chic pour mettre en scène le végétal dans ce qu’il a de plus élégant. 

Grand foulard à partir de 170 €. 
lamourtevasibien.fr

Les murs ont des pétales

© Émilie Lombardo

Envie d’un papier peint shabby chic digne d’un salon de thé à l’anglaise ? Trouvez votre bonheur chez Le Presse Papier, artisan d’art, créateur, éditeur et fabricant de papiers peints et textiles. Parmi nos favoris, Joséphine, une création originale mettant en scène la reine des fleurs, alias la pivoine. 

Disponible en six coloris.
À partir de 125 €.
le-presse-papier.fr

Par Pauline JONQUÈRES D’ORIOLA